Biodiversité,  Techniques de jardinage

Pourquoi j’ai abandonné mon motoculteur ?

Quand j’ai commencé à jardiner, j’ai fais comme tout le monde et j’ai passé le motoculteur. Je ne l’ai pas fais longtemps, le temps de m’apercevoir que c’était beaucoup de travail et d’en apprendre plus sur la vie du sol. Et j’ai découvert un univers foisonnant qui est déterminant pour la fertilité du sol. 🐜🐛 Changement de paradigme.

Comment s’organise la vie du sol ?

Et oui, la question suggère déjà qu’il y a de la vie dans le sol… Il y en a même beaucoup, même si une grande partie est invisible à l’oeil nu. S’il y a de la vie, ça veut donc dire que chaque action du jardinier peut impacter ses habitants.

On peut citer de nombreux organismes qui travaillent à la constitution du sol, dont les plus connus :

  • Champignons
  • Bactéries
  • Acariens
  • Nématodes
  • Cloportes
  • Collemboles
  • Vers de terre
  • Limaces

Tous ces organismes décomposent la matière organique, jouant un rôle dans la séquestration du carbone et dans la mise à disposition des éléments nutritifs pour les plantes (en minéralisant la matière organique).

Les dégâts du motoculteur

A chaque passage du motoculteur, on perturbe la vie de tous ces organismes installés. On détruit les galeries des vers de terre, on coupe les réseaux des champignons et on inverse les couches du sol. Par conséquent les organismes qui ont besoin d’air n’en ont plus et inversement. 😕

Autant dire que le motoculteur est plutôt destructeur pour le sol.

Motoculteur, comment s’en passer ?

Mais alors comment faire sans motoculteur ? Réfléchissons déjà à la façon dont ça se passe dans la nature, lorsque l’homme n’intervient pas. Le sol est couvert, il n’est pas constamment foulé et jamais travaillé. Et pourtant, le sol est bien aéré, surtout en forêt.

Si nous imitons la nature, nous pouvons couvrir le sol avec du mulch en permanence (quel paillage choisir ?) pour donner à manger aux organismes du sol. Nous pouvons aussi ne plus travailler le sol et laisser le sol se réguler, sans marcher dessus pour ne pas le tasser.

Il est possible de planter des pommes de terre sans se fatiguer en favorisant la vie du sol.

Au bout de quelques temps (3 ans environ en partant d’une prairie), le sol s’est aéré et la vie du sol est très active, dégradant rapidement la matière organique à sa disposition. Il est donc tout à fait possible d’avoir un sol aéré et fertile sans le travailler, il faut juste faire preuve d’un peu plus de patience et de moins d’interventionnisme.

A vous de jouer !

Et vous, est-ce que vous passez le motoculteur ou est-ce que vous laissez faire les organismes du sol ?

Jardinier amateur et passionné par tout ce qui tourne autour du jardin. J'aime partager ma passion au travers d'articles et de vidéos.

5 commentaires

  • Catherine

    J’ai pris beaucoup de plaisir à parcourir le blog. C’est bien fait, très didactique, la présentation est claire et les photos très belles. Je vais partager ce lien avec les gens que cela intéresse…

  • Olivier

    Pendant plusieurs années j’ai voulu gagner du temps en passant le motoculteur sur mes parcelles de potager. C’est rapide, transforme votre terrain herbeux en une belle surface prête à planter… Mais vous n’avez pas vu à ce moment les catastrophes qui s’annoncent !
    Résultat les liserons se sont multipliés et j’ai eu beau pailler, desherber, retirer, ils sont toujours là ! La vie dans le sol a disparue. Je crois que j’ai fait de la bouillie de vers de terre ! Et le sol se tasse à la moindre pluie ! Et je n’ai réussi qu’à recolter des légumes qu’en paillant avec des bâches plastiques sous lesquelles les liserons se sont etendus sur plusieurs mètres !
    Pour pouvoir refaire un potager digne de ce nom, j’ai déplacé mes planches de 20 mètres et suis parti sur l’idée d’un potager au carré en le retournant à grosses mottes pendant l’hiver.
    J’ai maintenant hâte que le soleil revienne pour re-découvrir le plaisir de planter, semer, récolter.

    • Thomas - Au refuge des graines

      Merci beaucoup pour votre témoignage. Effectivement le motoculteur, en coupant le liseron en tronçons, lui permet de se développer rapidement. J’avais une parcelle avec pas mal de liseron et il a fini par ne plus être un problème après 5-6 ans de travail à la grelinette + paillage abondant + apport de fumier.
      Si vous avez accès à de la matière organique (et un peu de temps), vous pouvez mulcher abondamment cette zone pour que la vie du sol se développe.
      En espérant que votre parcelle se régénère.

  • elpiotre

    Se passer du motoculteur (ou juste du labour) est pratiquement impossible sur des terres argileuse, j’ai essayé, alors sur des petites parcelles du style petit potager pour 2 ou 4 personnes c’est faisable en quelques années, mais plus de 500 à 1000m2 de pommes de terre si on veut un rendement à la hauteur du travail fournit je ne vois tout simplement pas d’alternative… (Ou alors des camions entiers de paille et d’amendement chaque année, mais financièrement ce serait compliqué de tourner)

    • Thomas - Au refuge des graines

      Tout dépend des quantités cultivées. Pour l’autonomie d’une famille, pas besoin d’un très grande surface, il est donc possible de travailler le sol si besoin à la grelinette et de ramener de la matière organique. A l’échelle d’un maraîcher, les contraintes sont autres et certains optent pour un travail du sol et d’autres non. Forcément sur un terrain argileux c’est plus complexe car il va avoir tendance à se tasser. L’idéal est de bien couvrir le sol pour qu’il se tasse moins, que ce soit avec des matières organiques ou des engrais verts.
      Bonne continuation au potager

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