Conception du jardin,  Débutants

Mon approche de l’hortithérapie et du jardin thérapeutique

Hortithérapie et jardin thérapeutique. Il y a peu de temps encore, je ne connaissais pas ces termes mais j’en appliquais déjà les principes dans mon quotidien. Le jardin est pour moi un refuge apaisant, loin du monde, dès le moment où le mental se tait. L’hortithérapie, c’est la thérapie par le jardinage ou plus généralement la thérapie par le soin apporté à la terre et le jardin thérapeutique un support. Alors en quoi cette approche est intéressante, au-delà du mot ?

Qu’est-ce que l’hortithérapie ?

Wikipedia annonce que l’hortithérapie est , en médecine, un « Traitement curatif à l’aide de l’horticulture ».

Mais selon moi cette définition est réductrice car ce mot est composé de :

  • horti, du latin hortus (« jardin »)
  • thérapie, Du grec ancien θεραπεία, therapeía (« cure ») dérivé de θεραπεύω, therapéuô (« servir, prendre soin de, soigner, traiter »).

On peut donc définir l’hortithérapie de façon plus large comme le fait de prendre soin de soi au jardin, en prenant soin du jardin. C’est utile dans le cas du traitement d’une maladie mais aussi en préventif, pour se reconnecter à l’essentiel. Cette notion est souvent associée au jardin thérapeutique.

Et le jardin thérapeutique ?

Encore selon Wikipedia, « Le jardin thérapeutique également appelé jardin de soin, jardin de vie, jardin à visée thérapeutique, est un espace vert extérieur spécifiquement aménagé pour s’adapter aux besoins physiques, déambulatoires, sociaux et psychologiques de ses usagers. »

Comme pour l’hortithérapie, cette définition me semble réductrice car le soin apporté à un jardin est nourrissant pour tous, pas uniquement pour les personnes âgées, handicapées ou très malades.

En quoi ça peut nous aider ?

Ici je ne vais pas parler de ce que la médecine appelle hortithérapie et jardin thérapeutique mais d’une signification qui me semble plus universelle.

Se reconnecter à la terre

Dans notre société hors sol, une grande majorité d’individus perd le lien avec la terre. C’est notamment le cas en ville où le béton est bien plus présent que les végétaux. Et en dehors des parcs spécialement aménagés, les plantes cultivées en ville poussent dans des conditions difficiles (pollution, bétonisation des abords, peu de pénétration de l’eau, tailles excessives…).

Le travail manuel étant encore dévalorisé, de plus en plus de personnes, et notamment de jeunes, se tournent vers des métiers où le numérique a une place prépondérante. Le travail 7-8h par jour derrière un ordinateur devient la norme, et si nous ajoutons à ça les tablettes et smartphones, le tableau est complet.

L’intérêt de travailler la terre est déjà de se reconnecter à l’essentiel, à la source de la vie sur terre. Il y a derrière nos actions, quelque chose de concret : production de nourriture, émergence d’un joli parterre de fleurs, installation de biodiversité… Le résultat de nos actions est tangible et donne du sens à ce qu’on fait. Et ce sens, nous le perdons peu à peu en travaillant dans un système qui n’a que trop peu de considération pour les humains et pour la vie en général.

Le retour à la terre que nous observons aujourd’hui dans des professions hors sol est en ce sens révélateur. Il n’est plus possible de mettre sa force de travail pour quelque chose qu’on ne comprend pas.

Vivre au rythme des saisons, plus lentement

Le travail de la terre, en plus de nous ramener à quelque chose de concret, nous permet de ralentir. Il faut bien le dire, nous sommes à 100 à l’heure tous les jours du matin au soir. La société nous pousse à accélérer le rythme et la technologie va aussi dans ce sens. Nous commandons et recevons nos produits très rapidement, nous échangeons avec de nombreuses personnes en même temps via les réseaux sociaux…

Nous avons complètement perdu nos repères au temps et notre patience. Ils sont pourtant essentiels car la fuite en avant crée un sentiment d’urgence et un stress permanent, stress qui nous ronge de l’intérieur et fini par nous rendre malade.

La nature n’a pas perdu son rythme, même si les saisons sont un peu perturbées. Lorsque vous plantez ou semez, il faut attendre un certain temps avant de voir les végétaux se développer. Si vous choisissez de semer des tomates, il va falloir attendre plusieurs mois avant de pouvoir en récolter. Et en plus vous aurez besoin d’apporter du soin à la plante ou au moins de faire attention qu’elle ait ce dont elle a besoin (chaleur, eau, lumière, espace, nutriments…).

Vous revenez automatiquement à un rythme plus lent, à celui de la nature. Et dans ce rythme il n’y a pas de stress, rien à rendre pour ce soir, et en plus vous voyez concrètement les effets de vos actions.

Il est donc très intéressant pour chacun d’entre nous de se reconnecter à la terre. Il est possible de se balader en forêt régulièrement pour décompresser, notamment pour ceux qui n’ont pas de jardin.

Pourquoi cet article ?

Cet article est le fruit de mon expérience personnelle. Après 9 ans dans les métiers du digital avec des horaires trop importants, une forte pression et une incompréhension des rouages des entreprises (ou plutôt la compréhension de son côté mortifère pour l’humain), mon corps m’a dit stop. J’ai fait un burn-out, assez violent pour me tenir au lit de longs mois.

Mais cet évènement a été pour moi une chance, car j’ai saisi l’opportunité de remettre à plat ce que je vivais professionnellement. Pour moi, terminé le travail pour des systèmes qui broient l’humain. J’ai décidé de créer mon travail. Dans cette période difficile, travailler au jardin a été un vrai refuge, un vrai plaisir aussi et m’a beaucoup aidé à retrouver la santé et la confiance en moi.

Alors je n’ai qu’un message, hortithérapie ou pas, vivez la vie que vous souhaitez, faites-vous confiance avec amour.

Prenez soin de vous.

Jardinier amateur et passionné par tout ce qui tourne autour du jardin. J'aime partager ma passion au travers d'articles et de vidéos.

2 commentaires

  • Eleonore

    Tout à fait d’accord avec toi, jardiner fait du bien. Ça vide l’esprit, on prend l’air, le soleil, et il est agréable de voir les plantes pousser et d’un jour récolter les fruits de ce travail.
    Cette année première année pour un vrai potager. Tes conseils seront précieux !

    • Thomas - Au refuge des graines

      Super de commencer le potager cette année. En plus on a du temps, c’est vraiment le bon moment. J’espère qu tu trouveras des réponses à tes questions sur le blog 😀.

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