Techniques de jardinage

Mes astuces pour cultiver des légumes primeurs

Les légumes primeurs sont les premiers récoltés dans la saison, en général ils sont très tendres et apportent beaucoup de la variété aux légumes conservés tout l’hiver.

Etant jardinier en moyenne montagne, la prolongation des saisons est une question que je me pose très très souvent (tous les 6 mois en fait 😄). Comme le nombre de jours entre le dernier gel printanier et le premier gel automnal n’est pas extensible, il faut que je trouve des parades pour étendre au maximum ma saison de culture. Après quelques mois de régime sec, basés sur des légumes d’hiver ou des préparations, j’ai très envie de manger autre chose : du frais !

Il existe pas mal de possibilités pour anticiper la production. Je vais vous en présenter quelques-unes et parler de mes tentatives, différentes selon les légumes.

Choisir les légumes primeurs : résistants et précoces

Au printemps, j’ai toujours envie de tout semer. Mais le défi consiste à bien choisir ce qu’on va commencer par mettre en terre et où, pour éviter de se retrouver avec des légumes qui restent des mois en godet ou qui gèlent dès le repiquage.

Pour le choix des légumes primeurs, je prends, parmi ce qui me fait envie, des légumes relativement rustiques. Il faut que les légumes, à un stade de développement relativement jeune, puissent résister à des températures légèrement négatives (-3 à -5°C ponctuellement grand maximum).

Déjà, le choix se restreint et je pars plutôt sur des légumes racines ou des légumes feuilles (mais pas tous). Mais, contrainte supplémentaire, je souhaite que la durée de leur développement soit relativement courte. Pour être en mesure de replanter des légumes d’été vers mai-juin et ainsi optimiser l’espace du potager et donc la production.

Comme ma surface sous serre n’est pas très grande, il faut faire un choix. En général, je choisi parmi les légumes suivants : carottes, radis, navets, choux raves, épinards, blettes, salades d’hiver, chicorées.

Semis en godet

En ce qui concerne le semis, je choisi, dès que c’est possible, un semis en godet, bien au chaud à la maison. Enfin pas trop non plus. Ça me permet de bien surveiller les premières semaines de croissance et d’écarter tout risque de gel. Je travaille de cette façon pour les légumes suivants :

  • Choux raves (j’adore ça, j’en consomme énormément ☺).
  • Epinards
  • Blettes
  • Salades d’hiver
  • Chicorées
Semis en godet dans des plaques multi-cellules
Semis en godet dans des plaques multi-cellules

Semis direct

Si le semis en godet n’est pas possible pour la variété, alors je sème en direct. L’idéal à ce moment-là est de réaliser une couche chaude directement dans la serre.

Ça me permet de conserver une température plus douce qui permet la levée et une croissance plus rapide des légumes.

Dans les grandes lignes, je décaisse la terre qui est déjà présente. On peut aussi réaliser sa couche chaude dans un nouvel espace coffré. Puis je la remplace par du fumier frais et bien pailleux sur au minimum 20-30cm. Car plus il y en a, plus il y aura une bonne chauffe et une bonne inertie. J’arrose abondamment le fumier et je remets quelques centimètres de terre par-dessus. Je pourrais semer après quelques jours, le temps que le pic de chauffe soit passé.

Pour conserver un maximum de chaleur, je rajoute un tunnel nantais par-dessus. C’est un tunnel qu’il faut ouvrir et fermer régulièrement (gare aux coups de chaud !).

Avantages / inconvénients de la serre

Les avantages 👍

Dans le dispositif, la serre va permettre de stocker plus de chaleur lors de journées ensoleillées. Elle va aussi de couper des vents et donc d’une source de refroidissement supplémentaire. Et pour couronner le tout, elle nous offre un environnement sec et avec un sol non gorgé d’eau et pas gelé en bloc.

Les inconvénients 👎

Le risque c’est de créer de forts écarts de températures entre le jour et la nuit. Ce que n’aiment pas les légumes les plus rustiques (notamment les coups de chaud). Il faut, pour ça, bien ventiler la serre en journée.

L’autre inconvénient, c’est qu’il faut prévoir un système d’arrosage pour que les légumes se portent bien. Autant en été les solutions existent, autant en hiver, rien ne vaut un arrosage manuel, car ça évite de faire geler (et donc casser) une pompe. Le fait d’arroser à la main me permet de veiller au bon développement des légumes mais me demande pas mal de manipulations des tunnels nantais. J’ai en projet d’enterrer une arrivée d’eau reliée à une cuve hors gel mais… ce n’est encore qu’on projet.

Et lors de journées nuageuses ou pendant la nuit, l’écart de température entre une serre non chauffée et l’extérieur est faible.

Légumes primeur sous serre
Légumes primeur sous serre

Et si je n’ai pas de serre ?

Dans ce cas, l’isolation de la couche chaude est encore plus importante. Vous pouvez par exemple semer dans un chassis en bottes de paille et recouvert d’une vitre ou d’un tunnel nantais. Prévoyez un petit volume pour qu’il chauffe plus facilement. L’avantage de cette technique est que le compostage du fumier va diminuer le niveau de terre au fur et à mesure des mois. Les légumes pourront grandir sans être trop gênés par la vitre, même si vous commencez avec quelques centimètres d’espacement.

Un suivi de tous les instants

Ne vous lancez pas dans la culture de légumes primeurs si vous savez que vous ne serez pas très disponible. Les légumes primeurs demandent un suivi quotidien du fait de l’incertitude du temps. En effet, une chaude journée de mars peut laisser la place à un gel nocturne.

Arrosage quotidien de la serre en hiver
Arrosage quotidien de la serre en hiver

Outre l’arrosage, il faut penser à aérer la serre ou le chassis pour éviter que la température ne monte au-dessus de 30-35°. Imaginez votre salade si vous laissez l’espace monter à 50°C… 😄.

Si vos légumes mettent plus de temps que prévu à pousser, n’hésitez pas à en laisser, même avec la culture suivante. En général, il me reste des carottes quand je plante mes tomates et elles terminent de grandir au milieu des solanacées sans problèmes (pas 6 mois non plus).

Les légumes primeurs dans l’assiette : un régal

Tout ce travail est par contre très bien récompensé. Imaginez la récolte de vos légumes primeurs alors que rien ne pousse alentour. Et le goût des légumes jeunes est incomparable. Si vous voulez réconcilier une personne avec le navet par exemple, faites-lui goûter un navet primeur, encore bien tendre et sucré, elle n’y résistera pas.

Et vous, quelles techniques utilisez-vous pour faire pousser vos légumes primeurs ?

Jardinier amateur et passionné par tout ce qui tourne autour du jardin. J'aime partager ma passion au travers d'articles et de vidéos.

2 commentaires

  • Maryse FABRE

    Je lis régulièrement vos conseils sur votre site.

    Je cultive un petit jardin à St François de sales . Compte tenu de la pente du terrain j’ai choisi depuis l’année dernière de l’aménager en espaliers.

    Avant l’hiver je l’ai recouvert de broyat.

    J’ai lu que vous utilisiez beaucoup de paille pour cultiver vos légumes. Pouvez vous me dire où il est possible de s’en procurer et est-elle bio ?

    A vous lire

    Maryse

    • Thomas - Au refuge des graines

      Bonjour Maryse,
      Le broyat est très intéressant, notamment pour stimuler la vie du sol, après des aménagements ou sur un sol peu vivant. De mon côté je n’ai pas de broyat car mes arbres et arbustes sont encore trop petits du coup j’utilise la paille. Malheureusement je n’en trouve pas de bio, j’achète donc à un paysan qui ne et pas de raccourciceur ni d’anti germinatif. Pour le moment je n’ai pas trouvé mieux mais je teste l’implantation de trèfle blanc dans certaines planches pour remplacer un paillage organique et planter de gros légumes (courges, courgettes, choux) ou des liliacées (ail, oignons, poireaux, échalotes) directement dedans.

      Si vous avez la possibilité, c’est aussi très intéressant d’utiliser du foin. Les talus fauchés ne sont pas souvent ramassés, il suffit d’aller « glaner » :).

      J’ai écris un article sur le paillage si ça vous intéresse.

      Bonne continuation
      Thomas

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